AXE 1
Histoire de la famille
et des populations
Société, parenté, migrations, enfance, genre, sexualités, santé
AXE 1
Histoire de la famille
et des populations
AXE 1
Histoire de la famille
et des populations
Société, parenté, migrations, enfance, genre, sexualités, santé
Depuis son origine, le Centre Roland Mousnier constitue un des pôles centraux de la démographie historique française : il héberge la Société de Démographie Historique et de sa revue, les Annales de Démographie Historique.
L’axe 1 “Histoire de la famille et des populations” s’inscrit dans cette tradition prestigieuse en poursuivant des enquêtes quantitatives au long cours sur des populations rurales ou urbaines de la France des XVIIe-XIXe siècles.
Restant fidèles à une orientation privilégiée d’histoire sociale recourant aux méthodes quantitatives innovantes, les recherches ont été élargies depuis deux décennies vers des thématiques en pleine expansion à l’échelle internationale : l’histoire de la famille et de la parenté ; l’histoire de la santé. Elles s’inscrivent, en outre, dans des champs très dynamiques tels que l’histoire sociale des élites, l’histoire du genre, l’histoire de la sexualité, l’histoire des sociétés coloniales, avec lesquels elles entrent en dialogue en offrant un éclairage et des méthodes spécifiques.
L’ensemble des thématiques et des projets évoqués ci-dessous donnent lieu tous les ans à des mémoires de master en M1 comme en M2 ainsi qu’à des thèses de doctorat. Elles sont aussi abordées dans le cadre du séminaire « Histoire de la famille et des populations » qui couvre une période allant de la fin de l’époque médiévale jusqu’aux débuts du 20e siècle avec une forte attention pour les 17e, 18e et 19e siècles. Le séminaire se caractérise par son orientation internationale puisqu’il fait régulièrement intervenir des spécialistes européens de la famille, en particulier britanniques, espagnols ou italiens. Enfin, il est aussi un séminaire d’initiation à la recherche qui prévoit un ensemble de séances tournées vers les présentations de travaux d’étudiants et d’étudiantes de master ainsi que des séances méthodologiques dédiées aux outils de la recherche (logiciels de bibliographie ; construction de bases de données ; préparation à la rédaction de mémoire…).
Les Sous-axes
Navigation
Étude quantitative des populations
Sous-Axe 1
• La population de Charleville du XVIIe siècle à la fin du XIXe siècle •
• La population de Vernon et de sa région : démographie et société (1680-1836) •
• Déterminants environnementaux de la fécondité (XVIIIe-XXe siècle) •
Alliance, parenté, parenté spirituelle
Sous-Axe 2
• Les mariages mixtes en Europe (1792-1914) •• Parrainage et parenté spirituelle •
• Mariages mixtes interconfessionnels à Paris entre le 2nd Empire et la 1ère Guerre mondiale •
• Rapports de parenté et de genre à Paris (XVIe-XVIIIe siècles) •
• Pratiques matrimoniales des populations européennes (XVe-XXe siècles) •
Histoire de la famille
Sous-Axe 3
• Les écrits du for privé •• Les « grands enfants » •
• Familles et mondes coloniaux •
• Les Européens en Algérie (1830-1962) •
• Divorces et séparations en France (XIXe-XXe) •
• Commerciaspansation et reconfiguration du passé nobispanaire sur un long XVIIIe siècle •
• Le patrimoine symbolique de la noblesse française •
Histoire sociale de la santé
Sous-Axe 4
• « Monsieur Geoffroy, le docteur en médecine ». Les pratiques d’un médecin parisien au XVIIIe siècle •• Fœtus et morts-nés •
Étude quantitative des populations
Sous-axe 1
Actuellement, le CRM est l’une des rares structures en France à abriter de grandes enquêtes de démographie historique dans le sillage de celles menées par l’Ined sur la population d’Ancien Régime ou de celle dite « Tra » ou « 3000 familles ».
La population de Charleville
du XVIIe siècle à la fin du XIXe siècle
Le projet a été conçu pour étudier l’évolution sur la longue durée de la population d’une ville du Nord de la France, Charleville, à partir d’un ensemble documentaire exceptionnel, dont le cœur est constitué par les recensements des ménages de la ville, que les autorités municipales ont fait réaliser pratiquement tous les ans de la fin du XVIIe siècle à la fin du XIXe siècle.
Le projet s’est donc inscrit dans la tradition des grandes enquêtes démographiques menées en France, à l’image de celle des « trois milles familles » ou « TRA », lancée au début des années 1980 par Jacques Dupâquier, et qui est actuellement portée par l’INED, ou de l’enquête « Vernon » (Vernon-sur-Seine), dirigée depuis 1987 par Jean-Pierre Bardet (Université de Paris-Sorbonne)
Il s’agit dans le cas présent de construire une base de données socio-démographique nominative à partir d’un échantillon au dixième des habitants de la ville sur deux siècles.
Cécile Alexandre
DOCTEUR - Sorbonne université
Claude Grimmer
Jean-Paul Desaive
Ecole des Hautes études
en Sciences Sociales
Fabrice Boudjaaba
CNRS/CRH
Eric Montat
Archives départementales du Tarn
Cécile Alexandre
Docteur - sorbonne université
Benoît Pandolfi
Sorbonne Université
Sylvain Rassat
Centre national
de la recherche scientifique
Connexions Carolopolitaines : Espace, Population, Patrimoine
C2EP2 est un projet ambitieux de renouvellement des méthodes de l’histoire sociale, un point fort du Centre Roland Mousnier (CRM). Il vise à articuler une base de données sociodémographique avec un système d’information géographique (SIG) de manière à offrir un outil d’analyse croisée de l’histoire d’une population et d’un espace, ici urbain, sur la longue durée. Il entend créer un outil et une méthodologie transposables à d’autres terrains et étudier un cas précis, Charleville (Ardennes), à l’époque moderne et contemporaine. Les croisements ouverts auront un prolongement inédit vers les sciences du patrimoine, justifiant un partenariat avec une collectivité territoriale.
La population de Vernon et de sa région : démographie et société (1680-1836)
Cette recherche étudie les comportements démographiques, les attitudes et les valeurs familiales d’un ensemble d’une quarantaine de communes situées sans discontinuité géographique autour de la petite ville de Vernon, à cheval entre la coutume de Normandie et celle de Paris, de la fin du XVIIe siècle au début du XIXe. Il s’agit de la plus grande reconstitution familiale jamais opérée avec un corpus total de plus de 200 000 individus.
Déterminants environnementaux de la fécondité (XVIIIe-XXe siècle)
La fertilité (capacité à se reproduire) et la fécondité (nombre d’enfants effectivement réalisé) dépendent à la fois de facteurs comportementaux et biologiques. Le mieux connu des facteurs biologiques régulant la fertilité est le statut énergétique (nutrition, charge de travail). L’effet de ce dernier sur la fécondité est en revanche toujours mal compris. Le projet étudie certains aspects du lien statut énergétique – fécondité sur des populations contemporaines et d’Ancien Régime.
Alliance, parenté, parenté spirituelle
Sous-axe 2
Mariage, alliance et structures de parenté constituent des enjeux fondamentaux de l’histoire sociale des familles en Europe
à l’époque moderne et au XIXe siècle, dont le sous-axe 2 approfondit l’exploration en proposant un triple enrichissement.
Les approches désormais classiques de la démographie historique et de l’anthropologie historique
se nourrissent ici des apports de l’histoire du droit ou de l’analyse de réseau.
En complément des sources classiquement privilégiées
– recensements, registres d’état civil, registres paroissiaux d’Ancien Régime, papiers de famille et actes notariés –,
une place est accordée aux sources judiciaires et aux archives religieuses du XIXe siècle.
Enfin, des études sur des objets décalés ou délaissés
(parenté spirituelle, mixité matrimoniale, séparations judiciaires d’Ancien Régime)
complètent les questionnements traditionnels du champ.
Les mariages mixtes interconfessionnels dans quelques villes européennes (1792-1914)
Ce projet de recherche s’interroge sur la mixité interconfessionnelle dans des sociétés européennes en pleine sécularisation. L’approche pluridisciplinaire retenue permet de conjuguer histoire du droit, histoire économique et sociale, histoire religieuse et histoire culturelle. L’objectif est d’appréhender ces pratiques de manière comparative et dans différents contextes, notamment nationaux (France, Espagne, et Italie) et locaux (Paris et la Rochelle, la Galice en Espagne, Turin, Milan et Mantoue en Italie).
Projet bénéficiant d’un financement de la Ville de Paris
Convention 2019 DAE 81 Émergence(s), 2019-2022
Exploration des différentes formes d’utilisation de la parenté spirituelle aux époques moderne et contemporaine, en Europe comme dans le monde colonial
La question de la « familialisation » des choix de parrains et marraines aux XVIIIe-XIXe siècles constitue une interrogation centrale de l’enquête collective. Mais d’autres thématiques sont également développées : l’instrumentalisation politique et économique du parrainage ; le rapport entre espace et parrainage, en particulier dans le contexte des villes industrielles (enquête sur « Aubervilliers » et enquête « Charleville »); le parrainage de confirmation, véritable trou noir de la recherche historique; le parrainage dans les territoires coloniaux français.
Les mariages mixtes interconfessionnels
à Paris entre le Second Empire
et la Première Guerre mondiale
La question des mariages mixtes interconfessionnels, mais aussi celle des mariages dans la consanguinité et dans l’affinité, à Paris entre le Second Empire et la Première Guerre Mondiale sont explorées à partir de l’exploitation et de la confrontation des registres de mariages religieux et des actes d’état civil.
Etude des rapports de parenté et de genre dans les milieux parisiens bourgeois et nobles entre XVIe et XVIIIe siècles
Les rapports de parenté et de genre dans les milieux parisiens bourgeois et nobles, entre XVIe et XVIIIe siècles, sont étudiés à partir de plusieurs types d’action (comme l’action judiciaire de la séparation matrimoniale et de la rupture d’alliance).
Analyse sérielle et informatique des pratiques matrimoniales des populations européennes (XVe-XXe siècles)
Initiée en 2005, cette direction de recherche a donné lieu à l’élaboration d’outils et de méthodes d’analyse de premier plan pour l’histoire et l’anthropologie de la famille (logiciel Puck, plateforme Kinsources). Parallèlement, un travail important de reconstitutions systématiques de généalogies familiales voire de populations a été mené. Ces recherches sont effectuées en partenariat avec d’autres institutions (EHESS, EPHE, Université de Paris-Ouest).
Histoire de la famille
Sous-axe 3
Champ historique en voie d’autonomisation depuis les années 1980, très implanté au sein du Centre Roland Mousnier, l’histoire de la famille s’est renouvelée ces dernières années à la fois en ce qui concerne les méthodologies et les objets considérés. Tandis que les héritages méthodologiques de la démographie historique tendent à s’effacer en partie, les historiens du Centre cherchent à présent à articuler plus systématiquement les sources des pratiques sociales avec les sources normatives
qu’elles soient juridiques ou politiques.
Les écrits du for privé
A partir des années 2000, les écrits personnels, à la fois comme objets, comme discours et comme source historique, ont connu en France, une fortune historiographique considérable qui a été liée, en partie, au travail du Groupement de Recherches du CNRS « Les écrits du for privé en France de la fin du Moyen Âge à 1914 ». Si la dimension collective de cette recherche a tendu à s’atténuer dans les dernières années, les recherches individuelles sur les écrits personnels, et à partir des écrits personnels, continuent à se développer au Centre Roland Mousnier, et ailleurs. Elles ouvrent à d’importantes collaborations à l’échelle européenne ou internationale.
Les « grands enfants »
L’enquête sur les grands enfants, qui est une des plus récentes lancées par le Centre Roland Mousnier, étudie les relations juridiques, résidentielles, économiques ou affectives entre les parents et les enfants, filles ou garçons, en train d’entrer dans l’âge adulte, ou bien devenus adultes mais amenés à cohabiter avec leurs père et mère (XVIIe-XVIIIe siècle). Ces « grands enfants », négligés souvent par une historiographie prompte à les croire sortis précocement du ménage parental ou effacés dans l’ombre de l’autorité paternelle ou parentale, surgissent pourtant des recensements, des archives judiciaires et notariales comme des sources qualitatives et permettent d’aborder sous de nouveaux angles un ensemble de thématiques liées à l’histoire des acteurs sociaux.
Le mode de fonctionnement des familles dans les mondes coloniaux
Le Centre Roland Mousnier a une tradition ancienne d’études des populations et des familles en France et, également, en Europe. Elle s’est enrichie, durant ces dernières années, d’une nouvelle dimension atlantique et coloniale dans le cadre de vastes enquêtes sur les formes familiales, sur le mariage et sur le métissage non seulement dans les colonies françaises de l’époque moderne, en particulier à Saint-Domingue, mais aussi dans l’Algérie du XIXe siècle.
Naissance d'une population et construction des identités en contexte colonial. Les Européens en Algérie (1830-1962)
L’enquête en cours au sein du CRM vise à localiser, récolter, inventorier des données administratives, des sources d’ego-histoire, des sources ministérielles ou territoriales dans les dépôts d’archives français sur les populations européennes de l’Algérie coloniale (1830-1962). Les archives invitent d’abord à replacer l’Algérie dans le cadre des grandes migrations du XIXe siècle puis à s’interroger sur les étapes de la naissance -si elle a lieu- d’une « communauté » unie, de culture européenne, vivant sur le sol algérien, du point de vue de la démographie, des statuts juridiques, de leurs pratiques politiques ou encore de leurs rapports sociaux.
Divorces et séparations en France (Révolution-XXe siècle)
L’étude historique des ruptures d’unions conjugales en France depuis la Révolution française s’est pour l’heure concentrée soit sur les aspects politico-juridiques de la reconnaissance du divorce, soit sur les évolutions les plus contemporaines des pratiques (après 1945). Il s’agit ici de mener une enquête au long cours sur l’histoire sociale des couples divorcés et séparés sous la Révolution puis sous la Troisième République : en pointant des terrains locaux judicieusement choisis, et en mêlant sources d’état civil et archives judiciaires, on analysera la manière dont les innovations législatives ont été appréhendées par les hommes et les femmes, mais aussi les trajectoires des couples désunis ainsi que les parcours de leurs enfants.
Commercialisation et reconfiguration du passé nobiliaire sur un long XVIIIe siècle
Ces recherches portent sur les pratiques érudites et mémorielles des élites britanniques sur un long XVIIIe siècle (1660-1830). L’essor des pratiques consuméristes s’est traduit par une importante production d’imprimés destinés à la sociabilité des élites : almanachs, annuaires, histoires urbaines et guides de voyage. Ce nouveau marché s’est traduit par une reconfiguration du passé nobiliaire. Les éditeurs et leurs clients se sont associés pour transformer leurs arbres généalogiques, leurs récits ancestraux, en des supports destinés à un plus large public. Ces pratiques ont accompagné les très fortes mobilités sociales de la période dans les îles britanniques comme dans leurs colonies. Elles ont aussi transformé la signification des discours généalogiques, en les insérant dans un récit unificateur et patrimonial destiné à l’ensemble de la nation.
Le patrimoine symbolique de la noblesse française
Dans ces recherches, il s’agit de montrer dans quelle mesure et par quels moyens la noblesse, dépositaire d’un patrimoine symbolique toujours opérant, réussit à conserver aujourd’hui une identité spécifique et à maintenir une capacité de concurrence avec les autres élites ; et jauger le rayonnement, dans la société française contemporaine, de cet héritage symbolique, c’est-à-dire des modes de vie et des principes d’éducation qui constituent sa « culture d’ordre ».
Histoire sociale de la santé
Sous-axe 4
L’histoire de la santé selon les individus ou les groupes étudiés recouvre plusieurs directions de recherches fécondes tournées soit vers les agents, les actions et les effets des politiques de santé publiques sur les populations, soit vers les praticiens de tous ordres dispensant soins et conseils aux malades. Afin d’élargir la compréhension de la santé, de la maladie et du monde médical de l’époque moderne et contemporaine, les patients souvent secondés par leur entourage familial ont, depuis une vingtaine d’années, été reconnus comme des acteurs de la prise en charge de leur santé et de leurs maux.
« Monsieur Geoffroy, le docteur en médecine ». Les pratiques d’un médecin parisien au XVIIIe siècle.
Les consilia ou avis médicaux écrits par un plusieurs des médecins en réponse à une demande précise à propos d’un malade se révèlent indispensables. La correspondance passive et active d’Etienne François Geoffroy, médecin, chimiste et académicien, actif à Paris au début du XVIIIe siècle avec ses patients examinés à la lumière d’autres sources personnelles ou professionnelles permet de s’intéresser à l’exercice quotidien de la médecine.
Pratiques et savoirs médicaux aux époques moderne et contemporaine
S’inscrivant dans la lignée de l’histoire sociale de la médecine et de la santé, l’étude porte sur l’histoire des pratiques et des savoirs médicaux en France et en Europe aux époques moderne et contemporaine : étude de la formation médicale dans sa dimension clinique et pratique ; étude de la normalisation du travail médical et de l’acte de soin par la mise au point de nomenclatures médicales et administratives et de protocoles de soins, ainsi que leur réception par les soignants et les patients ; analyse des frontières professionnelles et sociales qui traversent le corps médical et des conflits autour des champs de compétences, statut et exercice des médecins étrangers.
Fœtus et morts-nés
Dans cette recherche, plusieurs aspects sont approfondis : l’enregistrement des mort-nés pendant la période de la Révolution, entre la loi de laïcisation de l’état civil de 1792 et le décret de 1806 créant l’acte d’enfant « présenté sans vie » ; la ritualisation civile et religieuse autour des mort-nés à la fin du XIXe siècle ; les débats au sein du corps médical vers 1900 sur l’obligation de déclaration des fausses – couches auprès des autorités.