Soutenances
de thèses et HDR
Soutenances
de thèses et HDR
Texte
Soutenances de thèses
Texte ?
2022

09/12/2022
Histoire d’une liberté dans la France moderne
Sous la direction de
2021
L'industrie automobile française et la Russie
de 1954 à 2014.
La thèse étudie les activités des entreprises automobiles françaises en Russie dans les années 1954 – 2014. Elle couvre deux périodes bien distinctes : soviétique et post-soviétique et montre une continuité́ dans la stratégie des constructeurs automobiles français sur le marché russe. L’étude couvre la coopération franco-russe dans le domaine automobile sous le prisme des relations tant économiques et politiques que technologiques entre les pays. Cette coopération résulte d’une volonté́ bilatérale de la part de la France et de l’Union soviétique d’élargir les champs de leur coopération et de s’engager dans des projets industriels à long terme. Il est possible ainsi de mettre en lumière l’importance du transfert de technologies réalisé dans le cadre des projets automobiles franco-russes. L’analyse du marché automobile russe permet de mesurer le rôle de la France dans le développement de l’industrie automobile soviétique puis russe.
2020

Tobias
BOESTAD
19/11/2020
Sous la direction de

Jean-Marie Moeglin
Sorbonne Université

Jean-Marie
Moeglin
Sorbonne
Université
« Pour le profit du commun marchand »
- La genèse de la Hanse
(XIIe siècle – milieu du XIVe siècle).
Si la communauté de villes commerciales connue sous le nom de Hanse allemande n’émerge qu’à partir de la seconde moitié du XIVe siècle, les marchands de l’Empire n’ont pas attendu cette époque pour s’associer sur les différents marchés qu’ils fréquentent en Europe du Nord. Dès la fin du XIIe siècle, de premières associations les regroupant sont attestées en Angleterre et dans l’espace baltique. Alors que l’organisation de ces groupements se complexifie et que leur influence politique s’accroît progressivement, au point de représenter bientôt les intérêts commerciaux de l’ensemble des villes de langue bas-allemande, la référence au « profit du commun marchand » se diffuse en leur sein, nourrissant une coopération durable. Cette étude vise à mettre en lumière les ressorts politiques de la solidarité entre marchands et villes allemandes, en accordant une attention toute particulière aux discours qu’elle suscite et à la valeur normative de ceux-ci. Elle entend ainsi renverser la perspective constitutionnaliste qui a longtemps caractérisé les études juridiques sur la Hanse, afin de mettre en évidence les mécanismes juridiques par lesquels les expériences politiques du XIIIe et du début du XIVe siècle ont donné naissance un régime inter municipal de prise de décision, doté de règles spécifiques et agissant suivant un système de principes et de valeurs propres. Après une présentation des principales étapes et charnières de la genèse de la Hanse, ce travail met au jour les ferments de la communauté hanséatique et enfin la manière dont certains de ses acteurs, notamment la ville de Lubeck, ont su transformer en principe juridique cette coopération politique et économique.
A nous rebelles et désobéissantes.
Louis XI et les villes en révolte.
Le règne de Louis XI est marqué par une cinquantaine de révoltes dans des bonnes villes du domaine royal, comme Reims, Bourges et Angers, et dans des villes récemment conquises par le roi, telles Arras, Beaune, Dole ou Perpignan. Ces soulèvements, qui se caractérisent par une grande diversité, rompent l’image d’une relation harmonieuse entre le roi et ses villes qui domine dans l’historiographie. Les contestations du pouvoir royal existent au sein des communautés urbaines, la révolte en étant la forme la plus visible et la plus violente. Le pouvoir royal en châtiant les insurrections, ou en les pardonnant, impose un récit qui est celui de l’obéissance due au souverain. Les révoltés sont criminalisés et leurs revendications sont tues par un discours royal qui qualifie le soulèvement de « rébellion et désobéissance ». Ce discours est mis en acte par une répression qui peut prendre des formes multiples. Louis XI élabore une politique répressive à large échelle dans laquelle le châtiment de la ville rebelle lui permet de renforcer son autorité dans le royaume et de construire sa souveraineté dans les territoires conquis par les armes (le Roussillon, les Bourgognes et l’Artois notamment). À l’échelle de la ville, la répression d’une révolte est l’occasion pour certains individus et certaines familles de s’élever socialement et politiquement en servant le prince et en jouant un rôle actif dans le processus de retour à l’ordre. Le roi a besoin de ces acteurs pour maintenir une obéissance que le pardon et la grâce ne garantissent nullement. Le pouvoir royal reste méfiant vis-à-vis des villes qui se sont révoltées car, au sein de ces dernières, la contestation demeure.
La galaxie Bochetel. Un clan de pouvoir au service de la couronne de France de Louis XII à Louis XIII.
Guillaume Bochetel, l’un des quatre premiers secrétaires d’État sous Henri II, par le jeu des alliances matrimoniales, s’attache à construire un clan familial, détenant les secrétariats d’État et dont les membres sont régulièrement chargés de missions diplomatiques, en Suisse, dans le Saint Empire, en Espagne et en Angleterre en particulier. Ce clan, composé de plusieurs familles alliées et où les liens du sang sont particulièrement importants, faisant naître entre ses membres une puissante solidarité, compte des hommes comme les secrétaires d’État Jacques Bourdin et Claude de L’Aubespine, des conseillers influents de Catherine de Médicis pendant les guerres de Religion, comme Sébastien de L’Aubespine ou Jean de Morvillier, ou encore des ambassadeurs comme Jean de Vulcob ou Michel de Castelnau. Ce clan déploie son pouvoir dans plusieurs directions, à la cour où ses membres sont des conseillers écoutés, à l’étranger avec les missions diplomatiques, et en province où des alliés se trouvent au premier rang de la notabilité. Il s’inscrit dans un temps long, entre le XVe siècle, qui voit certains membres de ces familles sortir progressivement du cadre de leur province d’origine, et passer de la notabilité locale au service du prince à la cour, à la fin du règne de Henri III qui, en 1588, congédie les secrétaires d’État qui étaient alors tous apparentés à ce clan. L’héritier de ce regroupement n’est autre que le puissant secrétaire d’État Villeroy, le premier en charge des Affaires étrangères à la fin du XVIe siècle, qui a fait ses premiers pas sous l’égide des L’Aubespine, dont il a épousé une héritière, Madeleine.
2019

Isabelle
D'ARTAGNAN
16/11/2019
Sous la direction de

Jean-Marie Moeglin
Sorbonne Université

Jean-Marie
Moeglin
Sorbonne
Université
Le pilori au Moyen âge dans l'espace français.
Au cours du XIIe siècle, au cœur des villes du royaume de France rendues prospères par les développements des échanges commerciaux, apparaît un nouveau monument qui incarne l’autorité du haut justicier local et son emprise sur l’espace urbain. Ce poteau armorié, appelé dès l’origine « pilori », est certes un instrument pénal qui permet d’exposer les criminels à la vindicte populaire. Ses usages sont pourtant plus riches que sa fonction punitive. Le pilori est aussi un outil de prévention du scandale, une institution au service de la paix du marché, où il est implanté, ainsi qu’un symbole de l’état du rapport de forces entre les différentes juridictions urbaines. Alors qu’il est central dans le paysage urbain, l’étude de ce signe de justice a longtemps été délaissée par l’historiographie. Le renouveau continu de l’histoire de la justice médiévale depuis les années 1990 invite à l’analyser avec le même sérieux dont les fourches patibulaires ont récemment bénéficié. Pour rendre compte de la pluralité de facettes du pilori et de la peine qui porte son nom, nous avons privilégié une approche anthropologique, centrée sur les parcours des agents confrontés à ces objets juridiques. Cela nous a amené à explorer les stratégies discursives des juges et juristes qui ont contribué à l’invention du pilori, puis à sa rapide diffusion dans tout le royaume. Nous observons ensuite comment les sens et usages de la peine d’exposition évoluent à mesure que de nouvelles juridictions s’en emparent. En parallèle, nous décrivons la prise en charge du rituel d’exposition par le public, moment de refondation, autour du personnel de justice et aux dépens du condamné, d’une confiance commune. Enfin, une sociographie des condamnés au pilori débouche sur une réflexion plus large visant à brosser le devenir des infâmes dans la société médiévale.
Les relations économiques et financières entre la France et le Pérou : Diplomatie économique, coopération technique et stratégies des firmes françaises (1945-1975).
La Seconde Guerre mondiale avait complétement interrompu les échanges entre la France et le Pérou. En revanche, au cours des Trente Glorieuses, la France réussit à rétablir une position appréciable au sein de l’économie péruvienne. Grâce à une diplomatie économique active et un engagement diversifié des entreprises privées et publiques, la France devint un partenaire notable de la coopération technique. Ce pays joua un rôle important dans les programmes d’industrialisation et de modernisation du Pérou. Cette thèse s’interroge sur l’évolution et la structure des relations économiques franco-péruviennes entre 1945 et 1975. L’étude se penche sur les échanges commerciaux ainsi que sur les domaines des échanges financiers, de l’industrie et de la coopération technique, combinant des analyses macro et micro-économiques. Il s’agira d’analyser les stratégies et performances des entreprises françaises au sein des grands projets au Pérou en considérant les succès et les limites de leurs engagements. Ainsi, la thèse présente une étude nuancée à propos d’un sujet jamais étudié auparavant et cherche à contribuer d’une manière novatrice aux recherches sur l’histoire des relations entre l’Europe et les pays latino-américains ainsi que sur les rapports Nord-Sud.
Les Salaberry entre deux empires : l’adaptation d’une famille de la noblesse canadienne-française sous le régime anglais.
Le milieu du XVIIIe siècle marque une césure dans l’histoire du Canada. Après deux siècles de présence française, le pays passe sous domination anglaise à l’issue de la guerre de Sept Ans qui entraîne la fin de la Nouvelle-France. Ce changement de domination génère des bouleversements structurels dans le paysage social du pays, touchant particulièrement les élites, dont la plupart étaient officiers militaires chargés du maintien de l’ordre et de la domination sur le territoire et représentants du pouvoir royal gérant les structures et l’encadrement politique. Souvent nobles, elles offraient un code de conduite et un modèle culturel indéniable. La perte de la position centrale qu’elles occupaient dans la société canadienne pose la question de leur adaptation sous le régime anglais, étudiée au travers de l’exemple de la famille Salaberry. Cette famille, affiliée à la noblesse, proche du prince anglais Édouard duc de Kent, compte dans ses rangs un héros d’une bataille durant la guerre de 1812-1815 et présente un profil atypique. Cette étude, menée à partir des documents personnels dont une importante correspondance et de nombreux documents notariés, permet d’entrer dans l’intimité d’une famille de la noblesse canadienne-française du tournant du XIXe siècle, d’en dégager les comportements familiaux et sociaux ainsi que leurs évolutions, mais aussi d’étudier l’adaptation politique et professionnelle par la participation au fonctionnement du nouveau régime et l’acculturation du point de vue linguistique mais aussi religieux des élites sous les premières décennies du régime anglais au Québec.
La Banque de Syrie et du Liban, levier de développement ou instrument de l'impérialisme français (1919-1949).
La Banque de Syrie et du Liban a été créée le 2 janvier 1919 par la Banque Impériale ottomane. Étant une banque commerciale, elle s’est vue attribuer, suite à la signature de la Convention du 23 janvier 1924 avec les États du Levant, le privilège de l’émission de la nouvelle livre libano-syrienne. Cette monnaie est rattachée directement au Franc français afin de faciliter le fonctionnement administratif de la France au Levant et le commerce avec la Métropole. Forte de cette position, la Banque n’a pas hésité d’exercer parallèlement son activité de banque commerciale et en tirer profit. Son activité principale est axée vers le crédit et les avances aux États du Levant et aux particuliers. En plus d’être l’agent financier des États du Levant, elle a été connue aussi pour être une banque de dépôt. Sa position d’une banque émettrice du billet local a inspiré confiance à la population locale pour y venir déposer leurs économies. Sa connaissance du territoire a poussé les capitaux français à s’allier avec elle pour l’exécution de leurs investissements au Levant. Tout au long de son existence, la BSL sera un acteur incontournable de la place financière en Orient. Son histoire est considérée comme indissociable de l’histoire économique du Levant et de la France.
Entre Venise et l’empire ottoman.
Administrer le contact en Méditerranée (1453-1517).
De la prise de Constantinople en 1453 à la conquête ottomane des territoires mamelouks en 1517, l’ordre géopolitique de la Méditerranée orientale connaît une reconfiguration rapide. Face à l’expansion ottomane accélérée dans le sud des Balkans, le Stato da Mar vénitien se renforce et croît légèrement. Il en résulte la constitution de frontières et de zones de contact nombreuses entre ces deux puissances inégales mais que réunissent des intérêts économiques ainsi que le souci politique d’administrer des provinces voisines. Étudier les contacts entre ces deux puissances dans ces décennies de transition ne signifie donc pas observer les rapports entre des blocs politiques homogènes, mais au contraire comprendre comment s’organisent les échanges et les circulations entre des territoires où l’autorité impériale s’exerce de façon différenciée. Cette recherche navigue entre capitales et provinces. De la Dalmatie jusqu’à l’est de la mer Égée, on repère en effet des formes de diplomatie frontalière, permises par la relative autonomie des autorités et des sociétés locales, ainsi que l’existence de stratégies pour s’adapter à la présence croissante des marchands ottomans. Derrière les promesses des capitulations se dessine ainsi une histoire politique et sociale des contacts dont la gestion se met en place à différentes échelles, par un système de co-administration appelé à une certaine pérennité, ce qui permet d’évaluer à quel point les connexions impériales transforment aussi les sociétés qu’elles concernent.
L'autre Louvre : la Société du Louvre de 1855 à 1939.
Les Grands Magasins du Louvre naissent en 1855 à l’ombre du Grand Hôtel du Louvre, dans un quartier en expansion suite aux travaux de Haussmann, deux ans seulement après la création du Bon Marché. Leur création est fortement liée au projet et au réseau des frères Pereire qui souhaitent développer le commerce et le tourisme de luxe à Paris. Les Grands Magasins du Louvre s’imposent rapidement comme l’un des principaux grands magasins, voire le plus important par le chiffre d’affaires dans les années 1870-1880, ainsi que par l’espace occupé. En effet, d’abord enclavé par l’hôtel, le magasin conduit par ses deux gérants, Chauchard et Hériot, va engloutir toutes les boutiques environnantes, et s’emparer de l’hôtel en 1875. Ils adoptent ainsi le slogan les « plus vastes magasins du monde ». Ce premier pied dans l’hôtellerie va inciter ses dirigeants à poursuivre leur expansion dans ce domaine en exploitant trois hôtels supplémentaires : le Terminus Saint-Lazare, l’hôtel d’Orsay et le Crillon. Les Grands Magasins du Louvre seront donc le seul grand magasin à avoir investi dans un autre secteur que le commerce pour diversifier ses activités. A la fin du XIXe siècle, le magasin semble connaître son apogée étendant son influence sur le territoire national comme à l’étranger et s’approvisionnant en marchandises du monde entier. Mais la Première Guerre mondiale et surtout la crise économique des années 1930 lui portent un coup dur dont il ne se relèvera pas. En 1939, il dépose une première fois le bilan, avant que cette fermeture soit interrompue par la guerre. Il continuera à survivre après le Second conflit mondial, avant de disparaître définitivement en 1974.
L'histoire du Brésil aux Etats-Unis et ses historiens, 1958-1985.
Cette étude analyse le contexte historique dans lequel l’étude de l’histoire du Brésil a émergé dans les universités américaines entre 1958 et 1985. L’expansion de la discipline reflétait alors les préoccupations nées de la Guerre froide aux États-Unis. Dans ces circonstances, l’appui institutionnel, les fonds fédéraux et privés ont joué un rôle important dans la recherche des Brazilianists, favorisant son développement académique comme spécialisation à part entière. Le terme de Brazilianist désigne seulement aux États-Unis un spécialiste de l’histoire brésilienne alors qu’au Brésil, il est connoté politiquement. S’il est vrai qu’une partie de la recherche des Brazilianists était policy-oriented et qu’ils bénéficiaient de davantage de soutien institutionnel ou d’opportunités de recherche que leurs homologues brésiliens, notamment pendant les anos de chumbo, quand ces derniers subirent le joug de la dictature militaire, on ne peut se limiter à une vision réductrice de leurs travaux. L’étude des parcours individuels fait apparaître une histoire bien plus nuancée, permettant d’évaluer leurs motivations et les échanges qu’ils ont pu avoir avec les intellectuels brésiliens et le degré de réception de leurs travaux au Brésil ; nous pouvons ainsi dépasser les polémiques en soulignant l’importance des liens tissés entre eux et le monde savant brésilien, leur apport scientifique, leur rôle dans l’institutionnalisation de la discipline aux États-Unis et la professionnalisation de l’histoire au Brésil.
A l'ombre d'Angkor,
l'action des militaires français au Cambodge, 1863-1954.
Sous l’ombre tutélaire des temples d’Angkor, les militaires français ont marqué de leur empreinte toute l’histoire du protectorat français au Cambodge. Nous avons décliné cette action sous trois aspects. Une action politique et diplomatique qui engerbe les problématiques liées au contexte cambodgien mais aussi celles des grands équilibres régionaux et internationaux. L’étude s’attache à discerner ce qui tient de l’engagement personnel des militaires et ce qui se réfère aux engagements politiques et diplomatiques du gouvernement français. Une action militaire qui a pour but de pacifier le Cambodge, de sauvegarder les intérêts français puis d’éviter l’invasion du pays par les forces communistes. Les méthodes et l’efficacité de l’outil militaire français dans ce contexte sont particulièrement analysées. Enfin, il s’agit d’analyser l’action des « militaires sans armes » : explorateurs, archéologues, ethnologues, écrivains etc., qui consolident le rôle de la France dans la reconstruction de l’identité khmère et affirment sa présence en Indochine. Une analyse prosopographique tente de discerner, pour chacun des militaires concernés, l’action qui peut s’expliquer comme une quête personnelle, voire intime, et celle qui tient de sa mission ou de l’œuvre collective. La nature du protectorat créé par les militaires français puis son évolution vers un modèle tendant à s’adapter aux invariants khmers et au contexte politique français est au cœur de cette étude. L’outil militaire français au Cambodge se dévoile ainsi à travers sa structuration, son fonctionnement et ses métamorphoses créant une situation coloniale singulière entre la France et le Cambodge.
La part des femmes :
une lecture de la haute noblesse castillane au XVe siècle.
Cette thèse porte sur la question du gouvernement des femmes dans la Castille d’avant Isabelle la Catholique, se penchant sur un groupe n’ayant fait l’objet d’aucune étude approfondie : celui de la haute noblesse féminine, et plus précisément les épouses des hauts dignitaires à la cour des rois Trastamare au XVe siècle. Formulant l’hypothèse de l’existence au sein de ce milieu d’un ensemble de pratiques et de comportements communs, ce travail vise à analyser « la part des femmes » dans les mécanismes d’union et de transmission familiales. Au-delà des fonctions qui lui sont traditionnellement assignées telles que la médiation ou encore le mécénat religieux et culturel, la femme noble transmet et gère des terres, actrice à part entière des changements politiques, sociaux et économiques de son temps. L’étude de ce groupe d’épouses constitue un observatoire privilégié pour réévaluer le rôle de la femme noble, à la fois, à l’échelle de la sphère familiale, en proposant des éléments pouvant enrichir l’étude de la famille noble castillane mais aussi à l’échelle de la Castille, à travers l’examen de leurs interactions avec les acteurs du temps. En définitive, l’analyse s’emploie à livrer un autre portrait de la femme noble dans la Castille de la fin du Moyen Âge.

Adrien
PITOR
16/11/2019
Sous la direction de
L'espace du Palais.
Etude d'un enclos judiciaire parisien de 1670 à 1790.
Cette recherche est consacrée au Palais de Paris des années 1670 à 1790. Situé sur l’île de la Cité, le Palais est une ancienne résidence royale qui abrite un ensemble de bâtiments et de cours aux fonctions variées. Il se présente à la fois comme le quartier canonial de la Sainte Chapelle et comme un pôle artisanal et commercial tourné vers le demi-luxe. Il accueille également une collection de tribunaux dont certains de première importance, à commencer par le Parlement et la Chambre des Comptes. L’enjeu de notre thèse est de comprendre comment ces différentes fonctions coexistent, s’opposent ou coopèrent dans l’enclos juridique correspondant au ressort territorial du bailliage du Palais et comment ce territoire est investi par ses habitants et par l’ensemble des Parisiens. Notre approche, essentiellement spatiale, se fonde sur un corpus de plans, coupes et élévations qui a permis de procéder à des restitutions graphiques et cartographiques et d’apprécier les transformations architecturales tout au long du XVIIIe siècle. Elle s’appuie également sur le fonds du bailliage du Palais et celui du procureur général du Parlement. Nous envisageons la structuration interne des logements, des boutiques et des tribunaux (salles d’audience, salles du conseil, parquet, greffes, buvettes) ainsi que les points de contact entre les différentes juridictions (Grande Salle, Conciergerie). Il s’agit également d’insérer le Palais dans son contexte urbain en analysant la composition sociale et les pratiques propres à ce territoire. L’usage public du lieu implique des formes d’encadrement spécifiques et conduit au développement d’une culture singulière.
Entre l'aigle, les Lys et la tiare.
Les relations des cardinaux d'Este
avec le royaume de France (environ 1530 - environ 1590) :
entre diplomatie et affirmation de soi.
Ma recherche porte sur l’action diplomatique et religieuse des cardinaux d’Este et sur leur rôle de médiateurs entre l’Italie et la France. L’objectif est de faire apparaître les fondements géopolitiques de leur action, en prenant soin de faire ressortir les différentes échelles de leur action. L’emprise territoriale des cardinaux d’Este se manifeste, en effet, par l’existence de relais italiens et français. La présence d’Ippolito II d’Este et de Luigi d’Este est étudiée aussi bien sous l’angle de leur présence matérielle que sous celui de leur participation aux enjeux politiques du temps. La recherche s’inscrit à la croisée de plusieurs historiographies. Tout d’abord, elle cherche à affiner la connaissance de la sociologie des cardinaux au XVIe siècle. Ensuite, elle reprend les apports de l’histoire des relations internationales pour revenir sur le rôle des deux cardinaux d’Este comme supports de la couronne française à Rome et médiateurs pontificaux à la cour de France, et étudier leurs pratiques. Enfin, l’analyse vise à reprendre la catégorie d’humanisme chrétien, conceptualisée par Erasme, pour voir si elle constitue une ligne directrice de leur conduite religieuse. En prêtant attention à leur démarche sur la scène internationale, l’étude vise également à montrer que se dessine une identité catholique qui n’est pas hétérodoxe, mais s’insère bien dans la plus stricte orthodoxie confessionnelle. En revanche, la traversée des monts entraîne des réajustements sur le plan de l’expression et de la représentation de la foi.
A la croisée des temps :
François II roi de France et la crise des années 1559-1560.
Cette thèse étudie les modalités et les conséquences politiques de la crise qui ébranle l’autorité royale française durant le très court règne du jeune François II et fait basculer le royaume dans le temps des troubles de religion. Dans le contexte de la fin des guerres d’Italie et après la tragique mort d’Henri II, l’avènement d’un roi âgé de quinze ans refusant le pouvoir qui lui revient, déclenche une contestation politique inédite dans la France du XVIe siècle. La situation s’envenime d’autant plus pour l’autorité monarchique que le gouvernement royal, conduit par les Guise, oncles du roi, répond par une sévère répression antihérétique au succès de la Réforme protestante. En mars 1560, la conjuration manquée d’Amboise révèle au pouvoir l’ampleur et l’imbrication de ces mécontentements à la fois politiques et religieux. Autour d’acteurs aussi essentiels pour la France du XVIe siècle que Catherine de Médicis, le cardinal de Lorraine ou Michel de l’Hospital, un processus d’inflexion politique majeure s’initie alors : le pouvoir opte pour une modération religieuse et une politique d’apaisement qu’il s’efforce d’ajuster à la « nécessité des temps » autant qu’à l’accélération des élans catholiques et protestants. Si le règne de François II ouvre le temps des troubles civils, il ouvre donc aussi celui des tentatives et des expérimentations politiques dont les édits des guerres de Religion seront les héritiers. Appuyé sur une fine analyse de l’enchaînement événementiel, le présent travail s’efforce de révéler la complexité de ce règne « à la croisée des temps » autant que son caractère décisif pour la réflexion politique du second XVIe siècle français.
2018
2017
Habilitations à Diriger des Recherches (HDR)
Texte ?
2022

Thierry
RENTET
10/12/2022
Garant
Réseaux et histoire au siècle de la Renaissance.
Dans le cadre d’une HDR intitulée « Histoire et réseaux au siècle de la Renaissance », le mémoire de
recherches inédit est centré sur l’analyse des lettres reçues par Bertrand-Raimbaud de Simiane, baron de Gordes,
lieutenant général du roi en Dauphiné entre 1565 et 1578. 10 % des 7 000 lettres reçues par M. de Gordes entre
1565 et 1576, conservées aux Archives du Château de Chantilly dans les 31 volumes de la série K, ont été
rédigées par les membres de son lignage : mère, épouse, fratrie, enfants, gendres et cousins de La Coste.
Le mémoire repose sur la présentation une « Géographie épistolaire d’un lignage pendant les premières
guerres de religion ». Sa première partie tente de comprendre la logique des déplacements des membres du
lignage dans la double optique d’appréhension des rapports entre ces personnages, et entre ceux-ci et les
différents pouvoirs auxquels ils sont confrontés, seigneurial, provincial et royal. La seconde partie envisage de
définir la notion de « séquence épistolaire » à partir de deux angles. D’une part l’analyse d’une séquence
qualifiée de verticale, composée d’un corpus de 19 lettres reçues par M. de Gordes suite au décès de son fils aîné
en février 1575 ; d’autre part, la présentation d’une séquence dite horizontale, composée à partir des 271 lettres
reçues pour le mois de mars 1574, qui tissent un maillage épistolaire autour de M. de Gordes.
2021
Élites sociales et mémoire familiale
à l'épreuve des crises politiques.
Mon mémoire inédit intitulé, ‘The Milk of Human Kindness.’ Family Directories and the Commodification of the Aristocratic Past in Britain (1700-1832), traite de la marchandisation des récits de famille nobiliaire et de leur circulation à travers la société britannique. J’ai essayé de comprendre cette lente transition d’une culture matérielle de l’ancestralité encore fondée au XVIIe siècle sur la réalisation d’artefacts coûteux (monuments funéraires, vitraux, pédigrés enluminés) vers la vente de compilations et de dictionnaires familiaux. L’ouvrage repose sur une étude inédite du marché du livre londonien qui a facilité une reconfiguration du passé nobiliaire et de l’honneur aristocratique afin d’intégrer les nouvelles élites mercantiles, coloniales et industrielles. A partir de la correspondance échangée entre les familles et les éditeurs, il est possible de mettre en évidence, au-delà des valeurs patriarcales usuelles, des nouvelles dynamiques au sein de la parenté, entre aînés et cadets mais aussi entre hommes et femmes. Je me suis posé enfin la question de la crédibilité des récits, la manière dont ils sont alternativement rejetés ou considérés comme vraisemblables. Outre leur caractère fictionnel, ils suscitent dans les gazettes de nombreuses critiques : ils sont ainsi accusés d’être écrits par des écrivaillons, des créatures ministérielles ou même des imposteurs. Pourtant en dépit de nombreuses campagnes de dénigrement, leur succès commercial est indéniable et confirme le besoin croissant d’identification des élites, entre elles ou par des acteurs extérieurs.
2020
De la musique du pouvoir aux pouvoirs de la musique :
les mondes musiciens dans l’Europe des Lumières.
Le dossier d’habilitation est intitulé De la musique du pouvoir aux pouvoirs de la musique : les mondes musiciens dans l’Europe des Lumières (vol.1-Traversières ! Voies et voix d’une historienne de la musique ; vol.2-Recueil de travaux ; vol.3-Nouvelles vagues. Les sœurs Davies et l’harmonica de Benjamin Franklin).
L’essai inédit, qui entremêle l’histoire croisée de deux musiciennes anglaises et de l’instrument de cristal mis au point par Franklin, questionne les processus de conception, de certification et de diffusion de l’innovation organologique dans l’Europe des Lumières. L’enquête sur les réseaux du marché de la musique et l’histoire du goût musical est ainsi décloisonnée pour intégrer les mondes sociaux de la musique à ceux de la science, de la médecine en particulier, et de la technique.
De poudre et de feu.
Un Moyen-Âge sans crépuscule.
Le mémoire inédit (HORIZONS BARRÉS. Réalités, pratiques et hantises de la guerre de siège au XVe siècle). traite de manière sérielle plus de 150 sièges menés en France et dans le monde francophone, entre 1410 (début de la guerre civile) et 1483 (mort de Louis XI). Bien qu’assez brève, la séquence chronologique compte un grand nombre d’opérations obsidionales : la guerre civile des Armagnacs et des Bourguignons, la seconde phase de la guerre franco-anglaise, les guerres de Bourgogne et celles de Louis XI, ainsi que le grand siège de Rhodes (1480). Les sièges retenus pour ce travail ont tous été étudiés pour eux-mêmes et non en fonction de leurs conséquences politiques. Il ne s’agissait pas de récrire une histoire des guerres du XVe siècle, mais de comprendre ce que représentait la guerre obsidionale pour les contemporains. Si je me suis, bien sûr, intéressé à la poliorcétique (théorie et pratique de la guerre obsidionale à l’heure du canon), j’ai surtout axé mes recherches sur les problèmes matériels et psychologiques qui se posaient à une population confinée à l’intérieur de son enceinte. Les civils subissent une militarisation complète de leur paysage – dont l’horizon est désormais barré par les armées ennemies –, et de leur quotidien. Toute la société est mobilisée à la garde des murailles, y compris les ecclésiastiques, les femmes et les enfants, ce qui pose de nombreux problèmes – entre autres, famine et épidémies. Cette communauté vit au rythme des alertes, des cris, des menaces et d’une angoisse toujours accrue – la « fièvre obsidionale ». Les puissances surnaturelles sont en outre particulièrement sollicitées et, dans une ambiance électrique, miracles et prodiges tendent à se multiplier. Un dernier chapitre est consacré à la résolution des sièges – l’assaut et le sac, la composition, l’abandon –, ainsi qu’à la manière dont le souvenir du siège, grâce à des textes officiels, des légendes orales et des cérémonies anniversaires, s’intègre à la mémoire civique d’une population, parfois jusqu’à nos jours.
2019
Histoire des pratiques théâtrales
(France, XIIIe-XVIe siècles).
Spectacles des mystères chrétiens
Produire, écrire et jouer les Passions et vies de saints (France, XVe-XVIe siècles).
Le Mystère des Trois Doms joué à Romans à la Pentecôte 1509 est l’événement spectaculaire le mieux documenté du domaine français avant le milieu du XVIe siècle. Le mémoire inédit du dossier est une étude de cas fondée sur l’examen minutieux des archives et de la comptabilité du spectacle. Nous pouvons suivre la chronologie de l’événement, du geste votif à l’exécution du spectacle, soit un an dans la vie d’une cité, qui commande, finance et produit, compose, invente et versifie, scénographie, décore et donne à voir, distribue les rôle, répète et joue. On suit les acteurs qui construisent l’événement : la Ville et l’Église, les auteurs, les charpentiers, les peintres et les maîtres des secrets, les acteurs et les musiciens. Une attention particulière est donnée à la genèse du texte et aux joueurs, en une histoire pragmatique des gestes d’écriture et de jeu. La focale de l’historien est mise sur le chantier spectaculaire et les étapes du travail. Car le temps de préparation d’un mystère est aussi, voire plus, essentiel, pour la communauté qui le porte que le temps de sa représentation.
Harmonies urbaines (XVIIe-XIXe siècle).
Les derniers musiciens du roi
de l’Ancien Régime Versailles-Paris (1761-1792).
Le mémoire inédit, intitulé Les derniers musiciens du roi de l’ancien Régime. Versailles-Paris 1761-1792, 3 vol. (396, 108 et 280 pages), constitue une étude à la fois institutionnelle, sociale et culturelle d’un groupe social particulier, inséré dans le monde de la Cour comme dans la ville, saisi entre deux dates clés. Il est complété par un recueil de 24 publications et un ouvrage publié, illustrant deux décennies de recherches en histoire urbaine (urbanisme et aménagement des villes, étude des sociétés urbaines) et en histoire des musiciens et des pratiques musicales, entre le XVIIe et le XIXe siècle.