AXE 3
Histoire du judaïsme
et des minorités religieuses
(XVe-XXe siècles)
En partenariat avec le
-
L’histoire des minorités religieuses et les études juives en particulier occupent une place importante au Centre Roland Mousnier,
qui accueille, avec le Centre Alberto Benveniste de l’École Pratique des Hautes Études, un ensemble de chercheurs titulaires et associés
intéressés par une histoire politique, économique, sociale et culturelle des juifs et du judaïsme ainsi que des minorités religieuses
à l’échelle de l’Europe et de la Méditerranée, du Moyen Âge à nos jours. Si les approches comparatives et la diversité des populations juives
ont une part majoritaire dans les recherches conduites dans cet axe, les thématiques relatives à d’autres minorités religieuses,
comme les uniates trouvent aussi leur place.
Les Sous-axes
Navigation
Histoire culturelle et intellectuelle
des sociétés juives du passé
Sous-Axe 1
• L’hybridité dans le judaïsme •
• La culture juive allemande dans les États allemands et dans l’aire germanophone européenne •
Histoire sociale et économique
des juifs dans l’espace européen
et méditerranéen (XVIe-XXe siècles)
Sous-Axe 2
• SPORES : Les familles de la grande bourgeoisie juive parisienne : patrimoine, spoliations et restitutions (1940-2018) •
• Les élites juives dans les villes-capitales, Berlin, Londres, Paris et Vienne, (XIXe-XXe s.) •
• Géo-J : un atlas géomatique et multimédia de la présence juive en Europe du Sud (XVe-XIXe s.) •
• PICS JEuMed : Les juifs dans les sociétés de l’Europe Méditerranéenne : une histoire de longue durée (XIVe-XIXe s.) •
Minorités chrétiennes
Sous-Axe 3
• Minorités chrétiennes en Europe centrale et orientale •
Histoire culturelle et intellectuelle
des sociétés juives du passé
Sous-axe 1
L’histoire culturelle et intellectuelle des populations juives constitue
un axe important des travaux des chercheurs du sous-axe 3.
Une attention particulière
est accordée aux sources, aux représentations et aux acteurs du judaïsme ancien ou contemporain.
L’hybridité dans le judaïsme
Jean-Christophe Attias développe une recherche autour de la question de l’hybridité dans le judaïsme, concept entendu au sens large, autour de trois pistes principales. La première est doctrinale et culturelle : jusqu’à quel point, dans des contextes socio-historiques variables, le judaïsme s’est-il autorisé à accueillir – en les adaptant – les apports de systèmes de pensée et de représentation concurrents, ou dans quelle mesure le judaïsme est-il lui- même le produit d’une hybridation doctrinale et culturelle ? La deuxième est sociale : de quelle manière le judaïsme, minorité dispersée, a-t-il construit des « frontières » symboliques susceptibles de le protéger de la menace de dissolution dans son environnement ? La troisième est, enfin, anthropologique : que fait le judaïsme de l’interdit du « mélange », qu’il s’agisse du mélange du semblable ou du mélange du dissemblable (mélange des semences dans un même champ, mélange des produits lactés et carnés, inceste, homosexualité, intermariage, conversion, etc.) ?
La culture juive allemande
dans les États allemands
et dans l’aire germanophone européenne
Dominique Bourel
Centre national de la recherche scientifique
Les travaux d’histoire sur la culture juive allemande de Dominique Bourel dépassent nécessairement le strict cadre des juifs présents en Allemagne ou dans l’aire germanophone européenne pour intégrer les émigrations juives de la Mitteleuropa vers le monde extérieur depuis les débuts du XIXe siècle jusqu’en 1945. Ses recherches s’articulent autour de deux figures du judaïsme qui s’inscrivent dans deux moments historiques distincts: la toute fin du XVIIIe siècle pour Lazarus Bendavid et le premier XXe siècle pour Shmuel Hugo Bergmann. Lazarus Bendavid est un philosophe et un pédagogue prussien qui, bien que mathématicien de formation, a contribué, au travers de ses commentaires de la pensée de Kant, à la naissance de la « science du judaïsme ». Avec Shmuel Hugo Bergmann, il s’agit d’un sionisme culturel et humaniste fort oublié aujourd’hui. Juif de Prague, en classe avec Kafka, Shmuel Hugo Bergmann sera bibliothécaire, puis premier recteur de la jeune université hébraïque de Jérusalem, où il enseignera la philosophie.
Histoire économique et sociale
des juifs dans l’espace européen
et méditerranéen (XVIe-XXe siècles)
Sous-axe 2
L’histoire économique et sociale des juifs d’Europe et de Méditerranée constitue un champ d’étude international
particulièrement fécond et en constant renouvellement. La grande variété des activités économiques des juifs
et la diversité de leur condition juridique et sociale dans le temps et dans l’espace est au cœur des recherches conduites
au Centre Roland Mousnier. Elles s’organisent autour d’enquêtes individuelles ou collectives
faisant la part belle tant aux archives et à la réflexion méthodologique sur les sources
qu’aux méthodes quantitatives et aux humanités numériques.
SPORES : Les familles
de la grande bourgeoisie juive parisienne :
patrimoine, spoliations et restitutions
(1940-2018)
Ce projet de recherche, qui bénéficie d’un financement de Sorbonne Université de 2019 à 2021 (Programme Émergence), traite du devenir de familles de la grande bourgeoisie parisienne pendant l’Occupation sous l’angle de la spoliation économique dont elles ont été les victimes. Sa particularité est l’approche « prosopographique » retenue. Ce sont des processus individualisés, des itinéraires de spoliation qui seront mis au jour pour un groupe de familles relevant majoritairement du secteur bancaire, financier et du négoce.
Les élites juives dans les villes-capitales,
Berlin, Londres, Paris et Vienne,
(XIXe-XXe s.)
Cyril Grange développe depuis plusieurs années un programme de recherche d’histoire comparée des élites juives de Berlin, Londres Paris et Vienne de la seconde moitié du XIXe siècle à l’entre-deux-guerres. Son objectif est d’établir le mode d’inscription de chacune de ces populations d’élites au sein de la communauté juive, au sein des élites locales chrétiennes et, d’une manière plus générale, au sein de la société globale, ceci notamment en fonction de la situation institutionnelle des juifs dans ces sociétés d’accueil dont la chronologie des lois d’émancipation diffère.
Géo-J : un atlas géomatique et multimédia de la présence juive en Europe du Sud (XVe-XIXe siècles)
Cet atlas a pour but d’étudier et de rendre accessible la longue histoire de la présence juive en Europe du Sud. Son format numérique et multimédia permet d’appréhender un phénomène complexe en mobilisant différentes variables et échelles d’analyse, dépassant ainsi la limite de la représentation descriptive. Construit autour d’une base de données géoréférencée, l’atlas constituera un outil de mise en œuvre et de diffusion des connaissances des sociétés juives du passé grâce aux multiples perspectives d’analyse qu’offre la variété des données issues des sources archivistiques, saisies et encodées dans un Système d’Information Géographique (SIG).
Paraskevi Michailidou
Ingénieure d'études
sorbonne université
Luca Andreoni
Chercheur associé CRM
Università Politecnica delle Marche,
UNIVPM
Davide Mano
Chercheur associé CRM
Université de Strasbourg
unistra
PICS JEuMed (PIC2017FR2) :
Les juifs dans les sociétés
de l’Europe Méditerranéenne :
une histoire de longue durée (XIVe-XIXe s.)
Désireux de s’émanciper des approches locales trop souvent dominantes dans le champ des études juives, ce Projet de collaboration internationale (anciennement PICS, et désormais International Emerging Actions) financé par le CNRS et le CSIC, se propose d’étudier, de manière comparative et pluridisciplinaire, les populations et les sociétés juives de l’Europe méditerranéenne de la fin du Moyen Âge à la fin de la période moderne. À cet égard, les péninsules Ibérique et italienne constituent deux points de départ et deux exemples particulièrement éclairants, placés au centre du projet.
Minorités chrétiennes
Sous-axe 3
jouaient un rôle prépondérant dans la consolidation des frontières de la République polono-lituanienne et dans l’Empire des Habsbourg. Après l’élargissement du territoire russe vers l’ouest, ils subirent brimades et oppressions
qui allaient se transformer en persécutions systématiques et aboutir à l’interdiction de leurs pratiques dans tout l’Empire russe.
Minorités chrétiennes
en Europe centrale et orientale
Cette recherche porte sur les grecs catholiques ou uniates d’Europe orientale du XVIe au XIXe siècle. Elle se déploie autour d’un projet individuel de Francine-Dominique Liechtenhan, plus concentré sur le rôle de ces minorités religieuses pendant les trois partages de la Pologne, et d’une recherche collective codirigée avec Laurent Tatarenko (CNRS/IHMC) et conçue sur la longue durée, allant de l’Union de Brest (1596) au décret de Nicolas Ier forçant les uniates à rejoindre l’Église orthodoxe russe (1839). L’objet de cette enquête, qui englobe l’histoire politique, l’histoire des religions, l’histoire sociale, l’histoire économique, mais aussi l’histoire culturelle de populations transnationales, sera d’examiner la place de l’uniatisme ou de l’anti-uniatisme dans la reconfiguration des appartenances et la politisation des populations locales.