Louise Salaün

Ce projet doctoral se propose d’interroger les spécificités du marronnage féminin dans les Antilles françaises, anglaises et espagnoles au XVIIIe siècle. La confrontation de sources diplomatiques, notariales et judiciaires, de papiers de plantations, d’annonces de fuite, de récits de voyages et de textes pro et anti-esclavagiste permettra de rendre compte de l’extrême diversité des motivations et parcours de fuite de ces femmes. L’objectif est également d’analyser le rôle de ces femmes à l’intérieur des communautés marronnes mais aussi dans les plantations et en ville où elles sont très recherchées dans les métiers de l’artisanat, la domesticité et la vente. L’étude de la fuite des marronnes vers d’autres colonies implique, en outre, d’interroger les limites du contrôle exercé par les États coloniaux sur les déplacements de leurs sujets ainsi que les tensions et les collaborations diplomatiques que ces circulations inter-impériales engendrent. Ce projet vise enfin à mettre en lumière les points communs et les différences dans les législations anti-marronnage et le traitement policier et judiciaire de ces femmes par les autorités coloniales des trois empires.