Les relations internationales

Lucien BÉLY

Présentation du projet

La notion d’ « histoire internationale » permet de trouver un équilibre entre l’étude de la sphère étroite de la décision et celle des sociétés, pour aborder les constructions internationales en intégrant les déplacements humains, l’opinion publique et les résistances populaires. Une telle histoire internationale permet un dialogue interdisciplinaire avec des chercheurs dans le domaine du droit, de la littérature, des sciences ou de l’art. Pour les périodes médiévale et moderne, en donnant une nouvelle impulsion à l’histoire des cours et des relations internationales dans une approche plurielle.

Les études et les ouvrages historiques, dont le CRM soutient la publication, sont autant de repères pour la mémoire et la culture commune de l’Europe, et il s’agit de les ouvrir à des perspectives globales. Le séminaire de recherche « Histoire internationale de l’Europe et du monde » s’inscrit dans ce sous-axe.

Les relations internationales comme étude des sociétés confrontées à la violence de guerre et des recompositions géopolitiques issues des négociations diplomatiques, des congrès de paix et de l’application des traités. Une attention particulière est portée aux organisations supranationales ou transnationales, comme l’Église catholique ou la société des princes européens. L’examen s’étend à l’intégration des réalités mondiales au sein des constructions et des discours d’origine européenne. De même, la situation des femmes dans les cercles internationaux de pouvoir n’est pas absente de ces approches historiques. Le cérémonial est aussi abordé comme un support de la distinction et de la communication politiques. Ces recherches s’appuient sur les vastes correspondances laissées par les ambassadeurs, envoyés, résidents, consuls, dans les archives européennes.

Cela conduit à examiner les pratiques et les réseaux de la diplomatie à des échelles différentes, du niveau local (les conférences de limites par exemple) à la dimension globale. Le regard porté sur l’étranger, qu’il s’agisse d’individus ou d’États, retient aussi les chercheurs qui se penchent sur l’élaboration des politiques étrangères d’une façon large et en abordent les aspects économiques, culturels et religieux. Avec le temps, la colonisation par les Européens et la décolonisation tiennent une place essentielle dans ces recherches.

Les voyages par terre et par mer permettent les contacts, pour des discussions politiques, des entreprises de commerce, ainsi que pour l’exploration ou l’observation scientifique. Les expéditions militaires et l’installation, temporaire ou longue, des Européens peuvent en découler. Cela conduit à étudier les migrations spontanées ou forcées entre les pays ou entre les continents, les déplacements ou les déportations de populations, mais aussi la traite des esclaves africains et leur situation en Amérique. La transformation des sociétés sous le coup de tels phénomènes massifs se trouve au cœur des préoccupations de nombreux chercheurs du CRM.

La circulation des hommes et des biens accompagne celle des savoirs, des idées et des techniques : les réseaux savants intéressent dans cette perspective, avec les échanges intellectuels qu’ils permettent dans un espace de plus en plus large. Les voyageurs (quel que soit la raison de leur déplacement) se font porteurs et témoins des transferts de pays en pays. Les formes de l’information et de la communication, ainsi que leur évolution, grâce aux mutations techniques, ont une forte dimension internationale, peu à peu déployée sur les quatre parties du monde.

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