L’invasion oubliée : l’expédition anglaise de Louis de France (1215-1217) dans son contexte européen


Frédérique Lachaud

Résumés

Le projet « L’invasion oubliée : l’expédition anglaise de Louis de France (1215-1217) dans son contexte européen » a pour objet de revenir sur un épisode méconnu des relations entre les principautés du nord-ouest de l’Europe au début du XIIIe siècle.

The « Forgotten invasion: Louis de France’s English expedition (1215-1217) in its European context » project aims at revisiting a little-known episode in the relations between the principalites of north-west Europe in the early 13th century.


Présentation du projet

En coordination avec des collègues de plusieurs universités françaises, belges et britanniques, le projet « L’invasion oubliée : l’expédition anglaise de Louis de France (1215-1217) dans son contexte européen » a pour objet de revenir sur un épisode méconnu des relations entre les principautés européennes au début du XIIIe siècle. À l’automne 1215, après l’implosion du consensus politique qui avait donné lieu à la Grande Charte, les barons révoltés contre Jean sans Terre se tournèrent vers le roi de France pour obtenir un soutien militaire : ce fut Louis, le fils de Philippe Auguste, qui accepta l’offre du trône anglais faite par une partie des barons, et qui mit sur pied une expédition destinée à venir leur porter secours comme à défendre ses droits. Louis débarqua en Angleterre au mois de mai 1216 : au terme de plus d’une année de combats, marquée par les défaites de Lincoln (mai 1217) et de Sandwich (août 1217), il dut accepter un accord avec le gouvernement de régence dirigé par Guillaume le Maréchal et quitter l’Angleterre. L’échec de l’expédition et sa disparition relative de la mémoire collective ne doivent pas oblitérer son importance pour la compréhension des relations politiques dans cet espace : royaumes de France et d’Angleterre, mais aussi d’Écosse, principautés et seigneuries des Pays-Bas et des régions proches de la Manche – pour toutes ces entités politiques, la Manche n’était pas tant une frontière qu’un grand pôle commercial et une plaque tournante pour les communications.

Le projet s’est ouvert par un atelier tenu à l’Université de Lorraine sous la direction d’Élisa Mantienne (avril 2022) et s’est poursuivi par une table ronde à l’International Medieval Congress de Leeds en juillet 2022 (dir. Stephen Church, University of East Anglia). Un colloque international a pris place du 26 au 28 juin 2023 à l’Université du Littoral (dir. Claire Soussen) et a porté sur les enjeux politiques, militaires et sociaux de l’entreprise, avec quatre sessions (les relations Boulonnais-Flandre-Angleterre, le recrutement de l’expédition, l’histoire maritime, environnementale et commerciale de l’expédition, et l’histoire des juifs en France et en Angleterre à l’époque de l’expédition). Une quatrième rencontre aura lieu au Royaume-Uni en septembre 2025, sur les autres aspects de l’expédition et du séjour des Français en Angleterre en 1216-1217. Le projet devrait profondément renouveler l’approche de cette période et permettre de mieux comprendre les nouveaux équilibres politiques dans cette partie du nord-ouest européen au début du XIIIsiècle, assez loin de l’esprit des célébrations de 2015 autour de la Grande Charte.


Publications :

Frédérique Lachaud, Jean sans Terre, Paris, Perrin, « Biographie », 2018, 479 p.

Frédérique Lachaud, « La communauté du royaume en Angleterre, fin du XIIe-début du XIVe siècle », dans Communitas regni. La communauté de royaume (Angleterre, Écosse, France, Empire, Scandinavie) de la fin du Xe siècle au début du XIVe siècle, éd. Dominique Barthélemy, Isabelle Guyot-Bachy, Frédérique Lachaud et Jean-Marie Moeglin, Paris, Sorbonne Université Presses, 2019, p. 97-118.

Frédérique Lachaud, « Un épisode des relations entre Plantagenêts et Capétiens : l’absence de Marguerite de France au couronnement d’Henri le Jeune en 1170 », sous presse.

Frédérique Lachaud, « Louis VII dans les “Histoires des Anglais” », art. soumis pour publication.

Retour en haut