Eugénie Bernard de Dompsure

Si le XVIIe siècle est souvent considéré comme un siècle dévot, il est plus rare de le voir associé à la “dévote”, une figure pourtant omniprésente dans la société française de ce temps. Bien qu’elle ne nous soit pas inconnue, la figure de la dévote reste ainsi dans l’ombre de son homologue masculin ainsi que des religieuses. Reste alors à définir et étudier la femme dévote laïque, non seulement en tant que personnage réel dans la société, particulièrement urbaine et élitiste, avec tout ce que cela suppose de caractéristiques, habitudes, réseaux etc., mais également en tant que construit social, personnage-type. En effet, la société classique porte un regard, et parfois un jugement, sur cette figure de la dévote laïque. On la retrouve convoquée dans tout type de littérature aussi bien que dans les écrits de presse, souvent pour la dénigrer. À l’inverse, la dévote intéresse l’Église qui cherche à inclure les femmes laïques en son sein en suivant les évolutions portées par la réforme tridentine. La littérature d’édification, et particulièrement les biographies spirituelles, émise par l’Église va alors permettre de créer un modèle de sainteté féminine laïque.